La bataille de Donetsk
Il y a beaucoup d'informations sur l'Ukraine en ce moment, et dans les médias mainstream surtout beaucoup de désinformations. En guise de parodie de la diabolisation de la Russie par l'occident, je me suis pris à partager via facebook cette image, l'intitulant "la Russie attaque l'europe, un sous marin est déjà arrivé à Milan".
Bref, on va essayer de raconter juste quelques faits passés à Donetsk ces derniers jours jusqu'à il y a quelques heures, en commençant par cette vidéo du retour des berkuts à Donetsk le 23 février après leurs efforts sur la place maidan et de l'ovation que leur réserve la foule. On voit bien qu'elle les considère comme des héros, les héros de la démocratie.
Puis dans cette seconde vidéo du 26 février après tous les actes anticonstitutionels que le coup d'état a opéré (le gouvernement provisoire n'a même pas respecté la constitution soit disant pour laquelle il se battait sur la place), les habitants de Donetsk scandent "Fascism ne proidiot", c'est-à-dire "le fascisme ne passera pas".
Donetsk 01.03.2014 |
On commence donc à s'organiser, on ne reconnait pas le nouveau gouvernement mais on est conscient qu'il y a eu un coup d'état. On se prépare pour le 1er mars qui a vu sur tout l'est et le sud du pays une marée de gens sur les places ne reconnaissant pas l'autorité du gouvernement putchiste mais voyant en lui l'arrivée du fascisme.
01.03.2014 le drapeau russe sur le point d'être hissé sur le toit de l'administration régionale de Donetsk |
Pavel Goubarev |
1. la tenue d'un référendum sur le sort du Donbass.
2. ne pas reconnaitre le gouvernement de Kiev, la junte et ses mandataires.
3. le recours à la Fédération de Russie si nécessaire.
4. la création de milice populaire d'auto-defense et de berkut
5. annulation de toutes les lois visant à supprimer les agents de police.
6. formation d'un gouvernement provisoire à Donetsk.
Au conseil régional de Donetsk 03.03.2014 |
Pavel insiste bien sur le fait que ce mouvement de protestation populaire n'est pas séparatiste, il désire simplement un referendum.
Évidemment ces décisions ne plaisent pas à Kiev qui n'arrive décidément pas à imposer son pouvoir en régions. Mardi on continue à s'organiser, avancer sur les 6 points ci-dessus et arrive mercredi 5 mars. Des unités policières se présentent à l'administration régionale et demande à tous de sortir car il y a une alerte à la bombe. Le bâtiment est ainsi vidé. Ces policiers en profitent pour descendre le drapeau de la fédération de Russie qui flottait toujours au sommet du bâtiment puis se mettent en colonnes pour bloquer les entrées. Ici, Pavel nous explique que c'était un piège et qu'il ne pouvait y avoir de bombe. Entre temps un appel à se réunir l'après midi a été lancé. Les gens s’agglutinent autour du bâtiment, scandent "donbass", "Goubarev", "Russie", "berkut avec nous". Ils se retrouvent rapidement plus de 10000 personnes et les policiers s'écartent et rendent le bâtiment au peuple. Et voilà les dernières vidéos au moment ou j'écris cet article sur l'administration régionale de Donetsk ou l'on voit les drapeaux russes refleurir dans le bâtiment.
Pavel rappelle encore que les médias mensonges les appellent séparatistes alors que simplement ils ne reconnaissent pas le gouvernement putschistes de Kiev, qu'ils veulent un référendum d’autodétermination et des relations directes avec notamment le gouvernement de Crimée. Il rappelle tous les engagements pris, qu'il les tiendra, il rajoute sur sa page facebook qu'on lui a proposé de l'argent et des avantages mais qu'il a tout refusé, que c'est un signe de progression du mouvement du peuple puisqu'avant c'était des pressions et des menaces. Finalement il rajoute une mesure en plus. Des milices populaires vont bloquer le trésor public ainsi les fonds de Donetsk n'iront pas financer les putschistes à Kiev. Il précise qu'ils ne veulent pas se battre ni contre Kiev ni contre ses frères de Russie et qu'ils sont prêt au dialogue avec Kiev, mais qu'ils ne feront aucune concession au gouvernement illégitime de Kiev.
Ainsi la partie de ping pong sur Donetsk est largement en faveur du peuple, un exemple pour Lugansk, Kharkov, et les autres régions qui ne reconnaissent pas le gouvernement putschiste. Mais on sait déjà qu'il y aura encore des mauvais coups de la part des autorités illégitimes de Kiev qui ne mesurent pas à quel point ils risquent de démembrer le pays. Le prochain zoom sera peut-être sur Odessa ou l'on craint le plus des prochains affrontements et où des véhicules sont venus de Kiev avec des "révolutionnaires" ce lundi.
Gigi Houille
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire