Marre de ces parallèles douteux, alors j'y vais aussi du mien !
Alors que le conflit dans l'est ukrainien tant à se
déplacer entre autre vers Mariupol, que des obus à peine tombés sur la ville
ont été attribué par Kiev et les journaux occidentaux (qui parlent
ensemble d'une seule voix), aux forces du Donbass sans la moindre
enquête, Nayyem cherche à tort et à travers des parallèles entre
la Russie et.... Hitler.
Nayyem c'est le soit disant journaliste, premier sur la place maidan l'an dernier avec un grand
parcours d'europeiste patenté sous feints débats univoques. Nayyem c'est
celui qui s'est fait apprendre que l'armée ukrainienne s'en
prenait à des civils avec des méthodes de guerre civile
génocidaire, et que ce n'est pas en considérant les habitants du
Donbass comme terroristes que le conflit se résoudrait.
Quelqu'un qui a tout en sa
possession pour avoir un avis objectif, maintenant que les dernières
élections l'ont conduit à la Rada, et que sa première objection
concernait les trop faibles émoluments des députés (au moment où
l'on divise les retraites par deux, et augmente toutes les
factures.), nous prouve qu'il cherche tout et n'importe quoi pour
diffamer, pour ouvrir une guerre ouverte occident/Russie. Il n'a pas
compris que l'occident s'il brille souvent, ce n'est pas par son
courage mais par les milliards de projecteurs qu'il allume, voulant
par là même, d'abord éblouir sa cible pour ne pas révéler sa vraie nature,
et ensuite occulter les autres lumières de l'univers. L'occident se
suffit à lui-même en tant qu'idéologie. Comme tout empire, on peut
l'intégrer plus ou moins sciemment, plus ou moins démocratiquement,
mais si on veut des relations bilatérales avec lui, on devient
automatiquement ennemi de l'empire.
Ainsi après la défaite des forces ukrainiennes sur
l'aéroport de Donetsk, le conflit se porte maintenant entre autre
sur Mariupol. Il fallait bien que ce député du peuple trouve un
moyen de mobiliser ses suiveurs, et en tant que représentant d'une
pseudo élite intellectuelle, il se devait d'y mettre une dose de
culture. Alors en cherchant un peu il a vu que toute la presse
atlantiste a déjà fait ce rapprochement avec l'article de Marcel
Déat, alors il s'engouffre à son tour et voici qu'arrive son
article intitulé « Faut-il mourir pour Mariupol ? »
Pour dire que tous se sont engouffrés
dans ce parallèle ridicule, voici les grand médias français en ordre de marche relayant un appel de 17 intellectuels polonais utilisant la phrase de Déat pour faire pression sur la France et l'Europe. Ici le monde (journal de révérence déférence) suivi pat l'express qui en fait naturellement un
article et le figaro vient appuyer tout cela une
semaine plus tard !
Évidemment on pourra se demander (ou
pas) pourquoi les grands canards français relayent un appel de 17
intellectuels polonais et ne relayent pas celui d'une centaine de descendants de Russes blancs émigrés.
Bref les rapports à « Mourir
pour Dantzig » sont fait volontairement pour inciter les pays
de l'UE à intervenir en Ukraine. De mourir pour la Crimée à
mourir pour Donetsk, on a voulu mettre en avant une inertie
européenne, et surtout française, notamment à cause des mistrals
(toujours non livrés à ce jour dans le plus grand irrespect des
lois du commerce mondial, et pour la pire image du pays à
l'étranger).
Ici encore, mais cette fois
pour les ukrainiens, on nous fait le coup de 1939 et voici le
début de l'article de Nayyem que j'ai traduis ;
Il semble qu'est arrivé l'époque des politico-militaire déjà-vu à l'approche de la Seconde Guerre mondiale. Les Sudètes et les accords de Munich ont déjà eu lieu, en mars l'année dernière après le référendum en Crimée. Maintenant on y est tout près.
Au printemps de 1939 dans le journal français L'Œuvre est paru un article d'un homme politique très connu à l'époque, Marcel Déat - avec le titre « Pourquoi mourir pour Dantzig? »
Dans cet article, Déat a insisté qu'il était inutile pour la France et même nuisible de soutenir la Pologne dans un conflit armé avec l'Allemagne autour de Dantzig.
Les idées myopes de Déat ont été soutenus par presque toute l'élite française, y compris les intellectuels et les radicaux de droite qui sympathisaient avec Hitler. (Ces idées, cependant, n'étaient pas soutenues par 80% des Français, réclamant l'entrée de la France dans la guerre pour défendre la Pologne. Mais on ne les a pas considérer).
C'est important, non seulement Déat a appelé à ne pas se lever pour la Pologne, mais a aussi insisté qu'après l’annexion de Dantzig, l'Allemagne nazie tempérerait son appétit, et qu'un petit morceau de la Pologne peut arrêter l'expansion d'Hitler.
Il s'est passé tout le contraire. Le 1 septembre 1939, les troupes allemandes ont lancé une attaque sur Dantzig, un jour plus tard, la ville est devenue une partie de la Prusse orientale. Et la date de la chute de Dantzig est entrée dans l'histoire comme le début de la Seconde Guerre mondiale.
…
Je ne vous traduis pas la suite, mais
il s'agit encore une fois de tenter de donner la responsabilité de
ce qui se passe à l'inaction européenne, cette fois-ci aux yeux des
ukrainiens et de continuer dans le mensonge de l'invasion russe. Évidemment Nayyem ne parlera pas de ces
vidéos prises à Mariupol (très court- à écouter) :
où l'on entend clairement des mercenaires anglophones, des professionnels de la guerre. Donc si ingérence il y a, il semble
que des occidentaux fréquentent les bataillons de Kiev.
Demandons nous maintenant pourquoi des habitants du Donbass se
demandent « qu'attend Poutine pour intervenir ? »
Cela signifie bien qu'ils n'ont pas vu l'armée russe près de chez
eux et que cette ingérence là n'est qu'un des nombreux mensonges
de la propagande belliciste de Kiev.
Je voudrais maintenant reformuler un
parallèle entre l'article de Déat et la situation d'aujourd'hui
car il en existe bien un. Pour cela, on va d'abord regarder qui était
Déat.
Il commença sa vie politique à la SFIO jusqu'en 1933, il
devint ensuite néo-socialiste avec comme mot d'ordre « Ordre,
Autorité et Nation » tout ça de manière socialiste bien
entendu. Pas loin du national socialisme finalement mais en version
pacifiste. Déat pouvait défendre ces idées-là tout en
faisant des discours contre l'antisémitisme hitlérien, et être
à la fois membre de la LICA (aujourd'hui LICRA), ainsi qu'au comité
France-Palestine (organe sioniste) tout en déplorant « les
effets de la solidarité juive au détriment de la nation et même du
parti, dans le socialisme unifié ». Il fut également membre
du CVIA (comité de vigilance des intellectuels antifascistes). Il
était donc capable de grand écart d'une souplesse inouïe. Il était
pacifiste mais pour une solution qui, alliant la France avec l'Angleterre,
bloquerait l'Allemagne à l'ouest, la laissant faire ce qu'elle veut
à l'est. Ainsi en toute logique, il écrivit son fameux texte le 4 mai
1939 « Faut-il mourir pour Dantzig ? ». C'est
ensuite donc sans aucune surprise qu'en 1940 il vota les pleins
pouvoirs à Pétain, il écrivit le 5 juillet 1940 « On refera
une France intégrée à la nouvelle Europe ». Plus tard après
l'éviction de Laval, il s'époumonera pour dénoncer l'emprise de
l'Action française sur le gouvernement de Vichy, ce qui empêche,
selon lui, une véritable politique de collaboration d'être menée.
En 1941, il fonde le RNP réussissant à attirer le MSR de Deloncle, des gens de gauche et des cagoulards
d'extrême droite avec mot d'ordre « épuration et protection
de la race » lui qui lançait en 36 dans un de ses plaidoyers
anti-hitler « il n'y a pas de pays qui soit plus réfractaire
que la France à la notion de race ». Ce
rapprochement ne durera pas mais il aura eu le temps néanmoins
d'organiser un congrès national les 14 et 15 juin à la Mutualité
de Paris, dont l'union se faisait sur les thèmes de la collaboration
franco-allemande et l'impératif de la construction
européenne...Suite à quoi les deux leaders publient un communiqué
avec Jacques Doriot et Pierre Constantini (fondateur du Mouvement
social européen), un communiqué annonçant la création de la
Légion des Volontaires Français contre le bolchevisme, mieux connu comme LVF.
Son « nous sommes un peuple de
métis » qu'il tonnait en 1935 devient alors « nous
sommes des métis, mais des métis aryens », admirez la
pirouette ! Le comité central du RNP soutient en novembre 1942 que
« la lutte pour l'avenir de la France et de l'Europe ne se
sépare pas désormais de la bataille engagée, dehors et dedans,
contre la ploutocratie anglo-américaine et contre le bolchevisme,
inspirés l'un et l'autre par la juiverie internationale ».
Lui qui, comme tous les médias
occidentalistes le rappellent, refusait que les Français meurent
pour Dantzig, est devenu alors membre des ami de la Waffen SS. Pour
finir il fuit la France avec une délégation gouvernementale en août 44 et rencontre Hitler en
personne. Condamné à mort à la libération, il se cache dans un
couvent en Italie jusqu'à son dernier souffle.
Ainsi, lorsque ce monsieur a écrit
qu'il ne fallait pas intervenir pour Dantzig, outre son pacifisme
reconnu, et son opportunisme sans pareil, ce fut surtout son premier
texte semant les germes d'un fanatisme pro-germanique et pro-européen, auquel
s'ajoutera de l'anti-bolchévisme, et c'était bien des prémices de
l'idée de façonner la grande Europe que l'on parlait. Celle qui engloberait grâce
aux armées du 3ème Reich, et avec le soutien des collaborationnistes, les pays de l'est en son sein, contre le bolchévisme. Déat finit parmi les ultra-collaborationnistes au Reich ! C'est pour cela qu'il
apparaît aujourd'hui que ceux qui dénoncent en rappelant ce texte,
une soit-disant inaction française voire européenne, sont plus
proche de l'idée même de son auteur, à partir de ce texte et
jusqu'à son exil, à savoir l'idée de former une grande Europe. Et évidemment, Nayyem est le chantre
de l'européanisme dans la vie d'une élite rétribuée à cette
idée. Ainsi, la prochaine fois que vous lirez une référence à cet article de Marcel Déat, vous saurez qu'il y a de fortes chances qu'il provienne d'un partisan de la grande Europe et de ses vœux expansionnistes contre le reste du monde; qu'il y a de grandes chances que cela vienne plutôt d'un serviteur du choc des civilisations dans le but d'avoir un monde unipolaire occidentaliste que d'un défenseur de la liberté de chacun, du droit international et de la multi-polarité !
Gigi Houille
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