jeudi 11 juin 2015

Ukraine : fédéralisation ou désagrégation


Le 22 mai est venu à Kiev, un cortège de Ruthènes pour demander un status spécial pour la région de Transcarpatie et la reconnaissance de la minorité Ruthène avec la reconnaissance du référendum de 1991. Les accords de Minsk 2 prévoient bien un status spécial pour le Donbass alors pourquoi pas la Transcarpatie !

Dans la foulée le 27 mai, des historiens, des juristes et des représentants d'ONG ont proposé des modifications constitutionnelles autour du thème "le status spécial de Lviv : indépendance régionale et indépendance européenne", concernant une nouvelle répartition de compétences notamment au niveau financier, foncier et écologique entre la région et l’État.


Puis ce 4 juin, une manifestation s'est tenue à Lviv, dans l'Ukraine occidentale. Les manifestants avaient tout un tas de revendications et les ont listé dans une lettre qu'ils ont apporté à l'administration régionale. Parmi ces revendications, nous trouvons plusieurs demandes dont  un statut spécial de la Galice.
Ils ont écrit dans le document: "Ignorer nos demandes peut conduire à une radicalisation des sentiments et des manifestations des nouveaux conflits socio-politiques publiques, ce qui peut avoir des conséquences imprévisibles et menacer la stabilité et la sécurité de l'Ukraine". Les autorités devraient se dépêcher de procéder à ces reformes, nous dit-on, car "l'Ukraine est en attente d'un troisième Maidan".

Plus le temps passe et plus Kiev perd du terrain face aux revendications régionales, et plus le futur de l'Ukraine devient fédérale comme les pragmatiques l'avait déjà annoncé il y a fort longtemps. Devant ces revendications, auxqueles pour le moment Kiev fait la sourde oreille, on ne s'étonne pas alors que lorsqu'on se réunit à Nikolaëv en conseil populaire pour discuter du futur de la région, les services de sécurité ukrainiens font une descente et arrêtent les 47 personnes présentes.

Et même à Kiev, sur la place, des personnes déjà ont commencé un troisième Maidan. Ces camps encore sommaires ont été détruit par des "groupes inconnus". Le chef des services de sécurité, en lien de longue date avec les ultra-nationalistes ainsi qu'avec les autorités américaines, annonce quant à lui, qu'il n'y a aucune raison de protester, que ces gens sont des provocateurs financés par les républiques de Donetsk et de Lougansk, qu'ils sont des terroristes.
On voudrait demander à Nalyvaichenko si les milliers d'Ukrainiens qui ont manifesté le 6 juin contre le gouvernement courageusement dans les rues de Kiev sont aussi subventionnés par les Républiques du Donbass selon lui:


Pour toute ces raisons et pour le flop du sommet du partenariat oriental de l'Ue, le gouvernement ukrainien a besoin de relancer les hostilités dans l'est afin d'avoir des sujets plus primordiaux à imposer aux citoyens. 

Donc, sous le prétexte de faire un pays uni, les nouvelles autorités n'ont réussi en un an à rien d'autres qu'à le désunir. L'Ukraine est une fédération de fait, fédération d'histoires, d'ethnies, de cultures, et persister à ne vouloir écouter qu'une seule direction n'a fait qu'accroitre les différences et signer la fin de l'illusoire vision unitaire et univoque de ce pays.

Gigi Houille

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