vendredi 31 octobre 2014

Législatives ukrainiennes à Paris: 73% pour la guerre !



Législatives ukrainiennes à Paris: 73% pour la guerre !


Tout ou presque a déjà été fait comme analyse sur les élections parlementaires ukrainiennes, et la pseudo victoire pro-européenne, sur les élections présentées comme un grand succès démocratique alors qu'on n'a vu pire élections depuis la naissance de l'Ukraine en 1991. L'unité de l'Ukraine aussi apparait comme factice au vu des résultats, ce que l'on savait déjà. En point intéressant on a notamment en vidéo cette analyse de Xavier Moreau, ou celle-ci de Karine Bechet-Golovko. Pour ceux qui aiment les cartes on peut y rajouter ce lien du pont du Dahu ou l'on voit bien que l'Ukraine unie n'existe pas, alors dire une grande victoire du pays en direction de l'UE est du domaine du mensonge.

Donc ici je veux regarder un point peut-être moins intéressant (ou pas) mais qui me semble peu anodin puisque dans les médias les experts ukrainiens qui nous abreuvent de leur science, de leur connaissance du terrain, de ce qui se passe, les échanges étudiants aussi, viennent effectivement des mouvements pro-occidentaux. Bref comment ont donc voté ces ukrainiens expatriés qui ont donc aussi l'influence de la patrie des droits de l'homme ?

 Alors voici un fromage de la répartition de l'ensemble des votes :








et pour comparer voici un fromage des votes des expatriés ukrainiens à Paris réalisé par le collectif maidan France:












On peut faire quelques remarques :
* Les plus extrêmes:
Secteur droit, complétement dans les choux en Ukraine fait à Paris 11.6%, et Svoboda dépasse les 5 % alors qu'il ne les atteint pas en Ukraine. C'est Liachko qui ne fait pas de consensus à Paris avec 1.5% contre 7.4 à Kiev. Quoi qu'il en soit on arrive sur Paris à un 18.4 % des partis  les plus extrémistes et néo-nazis
alors qu'ils en font "que" 14% en Ukraine.

* Les "juste" bellicistes:
Dans les "justes" bellicistes je vais principalement mettre Samopomitch, front populaire et Batkivshina , on a à Paris un bon 54.7% alors qu'en Ukraine ils réalisent "seulement" 38.5%.

*Le block Poroshenko
Alors qu'en Ukraine on ne lui fait plus ou peu confiance avec 21.6% de voix, c'est encore pire à Paris ou il arrive troisième avec 16.5 %. C'était Poroshenko qui avait négocié une "trêve" et qui est conscient que son armée est quasiment exterminée ou ne veut plus se battre.

Ainsi on remarque qu'à Paris, une forte majorité ne veut pas de cessez le feu et est très belliciste et dans les pays des droit de l'homme, dans l'un des coeurs de l'Union Européenne qu'ils prétendent rejoindre, on arrive à des chiffres plus haut pour les partis extrémiste qu'en Ukraine. Au cumulé des partis bellicistes avec les partis d'extrême droite et neo-nazis, on atteint un score de 73.1 % à Paris. Pourtant ils font de jolis sourires avec de belles couronnes de fleurs sur la tête, se voulant ressembler à des anges ou des victimes quand ils manifestent place de la République ou au Trocadero... Ils  n'ont pas toujours le teint livide et une balafre sur la joue les va-t-en guerre..
Vous me direz, c'est du n'importe quoi, on ne peut pas comparer, et puis le collège électorale est faible donc non représentatif. Ce qui est certain c'est que ceux qui pensent pouvoir faire évoluer la situation ukrainienne par le vote, ont voté pour la guerre à 73 %.
Il n'ont peut-être pas vu les vidéos ci-dessous:
Témoignage de soldats ukrainiens qu'on a laissé se retirer d'un poste de bloc encerclé
Témoignage de représentants ukrainiens sur le sort des prisonniers.

Gigi Houille


mardi 28 octobre 2014

La Coldiretti, les paysans italiens et Bruxelles

L'Union Européenne, l'agriculture italienne et la Coldiretti


La Coldiretti est la confédération des entrepreneurs agricoles italiens, la plus importante parmi les trois grosses structures syndicales agricoles italiennes. Elle s'intéresse à tout ce qui touche de près ou de loin à l'agriculture, l'environnement, la sécurité alimentaire, l'économie agricole... La Coldiretti fait souvent de très bonnes études et sort des chiffres très révélateurs quant à la santé économique de l'Italie. J'avais parlé l'année dernière de l'étude sur la consommation de pain chez les Italiens, cette année la Coldiretti sort une étude sur la composition des pizzas. Comme nous allons le voir plus bas la Coldiretti met toute son énergie pour défendre le Made in Italy.

Commençons donc par ce rapport qui date du printemps dernier intitulé « La crise dans l'assiette des italiens en 2014 » et présenté par la Coldiretti de cette manière:

« Près de 2 pizza sur 3 (63%) servies en Italie sont obtenues par un mélange de farine, sauce tomate, mozzarella et huile venant de milliers de kilomètre de distance sans aucune indication pour les consommateurs qui aujourd'hui ont renoncé complètement d'aller en pizzeria (25%) ou ont réduit leur fréquentation (40%) par rapport à l'avant crise selon l'enquête Ixe'. C'est ce qui ressort du dossier « La crise dans l'assiette des italiens en 2014 » présenté par le président de la Coldiretti Roberto Moncalvo au théâtre Palapartenope de Naples, qui analyse pour la première fois également ce qu'il y a de différent avec la crise avec des plats parmi les plus représentatifs des traditions alimentaires italiennes comme ici avec la pizza qui est toujours moins italienne, la pâte devenue « autarcique » alors que les sauces ne sont plus faites ici, de l'arrabbiata à la puttanesca, elles sentent l'orient, et le pain est mis en pâte dans les pays de l'Europe de l'est.
2 pizza sur 3 avec des produits étrangers
 Le dossier met en évidence, nous explique la Coldiretti, qu'est arrivée une révolution historique pour la pâte, à partir d'une production faite de blé italien à 100 %, et qui a commencé justement pendant les années de crises. En Italie de plus en plus dans les pizzeria sont servis des produits préparés, souligne la Coldiretti, avec de la mozzarella obtenue par des préparations industrielles, les 'caillées', provenant d'Europe de l'est, des tomates chinoises ou américaines au lieu des italiennes, de huile d'olive tunisien et espagnol et tant qu'à faire de l'huile de tournesol à la place d'extra vierge italien et de la farine française, allemande,ou ukrainienne qui remplace celle obtenue avec le blé national. 
En Italie on a importé en 2013, selon Coldiretti, 481 millions de kg d'huile d'olive et grignons, en plus 80 millions de kg de caillé pour mozzarella, 105 millions de kg de concentré de tomate parmi lesquelles 58 millions venant des USA et 29 millions de Chine et 3,6 milliard de kg de blé tendre avec une tendance à la hausse de 20% dans les 2 premiers mois de 2014. Un fleuve de matière première qui, selon la Coldiretti, a malheureusement compromis l'originalité tricolore des produits servis dans les 50000 pizzeria présentes en Italie et qui génèrent un chiffre d'affaire estimé de 10 milliard, mais n'offrent aucune garanti sur l'origine des produits.... ».

Ainsi l'étude constate bien que les matières premières pour les plats locaux ne sont presque plus  produites en Italie. Déjà en 2010, une étude de la Coldiretti faisait ce constat sur la contrefaçon du Made in Italy, le cheval de bataille de la Coldiretti et voulait faire une filière 100% italienne pour la combattre et ainsi exporter du vrai Made in Italy. On voit 4 ans plus tard la réussite de la stratégie, il ne s'agit plus de lutter contre le faux italien à l'étranger mais dans son propre pays maintenant.

L'Europe dresse la table des Italiens
"la table des horreurs"
avec de la viande diluée
A la grande foire de Milan, on critique aussi vivement l'UE, au sujet des contrefaçons du Made in Italy, « le rôle de l'UE n'est certes pas passif, aujourd'hui l'UE consent que puissent être incorporés de la poudre de caséine et des caséinés dans les fromages coulés à la place du lait et permet aussi aux pays du Europe du nord d'augmenter la graduation du vin en ajoutant du sucre, chose toujours interdite en Italie. On apprend aussi qu'une mozzarella sur 4 vendue en Italie est obtenue avec des préparations faites à l'étranger. Le chocolat est aussi une victime de Bruxelles, car l'UE a imposé à l'Italie d'ouvrir son marché aux chocolats contenant des graisses végétales autres que le beurre de cacao », encore ici la Coldiretti est à la pointe de la lutte pour la bonne bouffe, et dénonce le vin sans raisin et le jus d'orange sans orange et dit bien que c'est Bruxelles qui impose cela ici au détriment de la Sicile !

Encore un autre exemple de manifestation Coldiretti pro-Made in Italy, où l' on se plaint du riz cambodgien pas cher et dangereux pour la santé, on va se plaindre au ministre de l'agriculture italien, tout est la faute de Everything But Arms  (tout sauf les armes) qui a éliminé tous les droits de douane a dit la Coldiretti. Mais on peut taper sur une décision de l'UE, ici l'EBA et juste derrière dire que le système d'alerte rapide européen a bien fonctionné puisqu'il a effectué presque une notification par semaine sur la présence de pesticide dans des produits asiatiques. Il se trouve également dans le rapport de la Coldiretti, des chiffres intéressants, les importations de riz cambodgiens ont augmenté de 360% au 1er trimestre à un prix moitié moins cher qu'il faut pour le produire en Italie. Et on conclut par "Que le gouvernement se fasse entendre à Bruxelles".

La Coldiretti a même organisé en décembre 2013, une manifestation à la frontière autrichienne (à la grande satisfaction des souverainistes italiens) pour dénoncer les contrefaçons du Made en Italy venant de l'étranger.... et promouvoir le vrai Made in Italy. Les manifestants étaient au passage du Brennero d'où arrivent des milliards de litres de lait en poudre, des millions de cuisses de porc pour faire des jambons, des sauces tomates en conserves. Ces produits étrangers qui comme le montre le dossier Coldiretti sont la cause de milliers de postes de travail perdus en Italie ! Et donc il faut absolument.... légiférer sur le MADE EN ITALY !!
Mais on trouve aussi chez Coldiretti le refus du TTIP, (au passage voici une pétition qui regroupe au TTIP  aussi les autres accords en négociation à la commission européenne, CETA et TISA avec une explication rapide en commentaire pour ceux qui ne connaissent pas). Et la Coldiretti nous donne la raison de son opposition  à l'accord transatlantique USA-UE, c'est parce que les américains ne reconnaissent pas le made in Italy, ni les produits d’appellation d'origine, on en revient là. Mais sous ces airs véhéments, la Coldiretti cache pourtant un secret que nous allons découvrir. Elle le cache si bien que sur la toile italienne on peut trouver des articles l'accusant de protectionnisme stupide et se voulant lui donner des courts de libéralisme. Dénoncer toutes ces hérésies européennes est une bonne chose, mais cela fait-il avancer les solutions, ou à chaque hérésie il faut une réaction, mais qui n'empêche en rien une autre hérésie future ?

L'autre face de Coldiretti

Et donc toujours très critique envers l'Union Européenne, la Coldiretti ne mâche pas ses mots, l'UE fait tout de travers, accepte la viande clonée et ne protège pas les plats traditionnels. Mais une interview de son président en 2012 nous renseigne un peu plus sur sa façon de voir. On a déjà compris que la stratégie politique, la pierre angulaire de la volonté politique de la Coldiretti est le Made in Italy depuis des années, c'est le gros dossier qui va sauver l'agriculture italienne.
On a dénoncé toutes les mauvaises lois imposées par Bruxelles et à la question de la journaliste, « Après deux ans de combats toujours pas de décret applicatif pour la loi sur l'étiquetage des produits, à qui la faute ? », il répond, « le problème est en Italie, il faut arrêter de s'en prendre à Bruxelles, l'Europe est devenue juste un prétexte pour quand nous ne sommes pas capable de faire les choses. C'est impossible que nous n'arrivions pas à nous mettre d'accord pour écrire un brouillon de lois et les porter à Bruxelles.»
La journaliste dit « mais de toute façon c'est de la compétence de Bruxelles, donc à quoi servent les décrets si après on nous les refuse ? ». Réponse du président: « A Bruxelles on négocie, l’étiquetage sur la viande de porc est passé ou sur le lait frais aussi, d'autres ont été refusé, mais la, il ne s'est rien fait du tout. »
C'est-à-dire qu'on est prêt à accepter que les lois proposées ne passent pas à Bruxelles mais pas que le gouvernement national n'en propose pas à la commission européenne. Bref c'est bien dans la cour de Bruxelles que la Coldiretti veut jouer même si elle crie à longueur de journée contre l'institution et même si c'est Bruxelles qui impose des lois qui font du tord aux agriculteurs italiens que l'on fait manifester toujours en 2014 comme depuis des années pour défendre le Made in Italy.

Et de la même manière, la Coldiretti soutient et explique la PAC, et ce qu'elle veut y défendre dans les négociations. Elle fait des conférences à la rencontre des paysans italiens leur montrant qu'elle prend son rôle à cœur, elle renseigne bien que par le futur, les moyens de la PAC pour l'Italie seront plus faibles.. sans dire que l'Italie est un pays contributeur net de l'UE donc aurait plus de moyen hors UE pour son agriculture.....Pourtant elle le sait bien puisque le petit groupe quelle a monté pour influer, soutenir et participer aux débats des politiques agricoles européennes, est capable de grande analyse critique et pointue,
Solde net budget UE par pays 2012
Solde net UE pour l'Italie 2007/2012
dont des explications sur les financements de l'UE et de la PAC dès le premier chapitre. Elle donne même le solde net par pays pour 2012 à la page 26 et pour l'Italie sur 5 ans page 27(cliquez sur les image pour les agrandir). Ainsi on voit bien que l'Italie est un contributeur net de l'UE, mais qui va lire se rapport de la PAC ? Et puis tout cela pour finir dans la conclusion par constater que si tout n'est pas bien, c'est en évolution, la PAC c'est un chantier ouvert et un grand progrès pour l'agriculture n'en déplaise aux mauvaises langues qui l'accusait d'être une vieille politique. Dans ce groupe il y a entre autre le représentant de la Coldiretti à Bruxelles qui est membre de l'European Economic and Social Committee et de tant d'autres groupes, qui a fait sa carrière autour des institutions européennes. Pourquoi devrait-il se congédier ?

Ainsi la Coldiretti se retrouve souvent à Bruxelles,  ici par exemple pour promouvoir l'entrepreneuriat des femmes dit entrepreneuriat "rose".
Ou ici la Coldiretti de Viterbo était à la convention sur la promotion touristique et produit du terroir à Bruxelles le 10/10/14 avec la présence du commissaire européen Antonio Tajani, d'un représentant de l'agence régionale d'agriculture, d'un maire, d'un maire adjoint, d'une fonctionnaire de la commission tourisme et culture de la communauté européenne et les dirigeants locaux de la Coldiretti.
Alors que les dirigeants locaux italiens remercient Bruxelles pour ce signe de rapprochement et d'appartenance à l'union, le commissaire Tajani voit cet évènement comme une exaltation de la coopération européenne.. le commissaire et vice président continue : «  Nous devons faire connaître les opportunités qui existent en Europe, Rome offre beaucoup du point de vue archéologique mais n'est pas à l'avant garde dans les services...Bien sur que les administrations locales peuvent faire beaucoup mais elles doivent aussi être aidées, il leur faut un réseaux...Rome doit comprendre que ça lui est utile de promouvoir aussi les autres régions d'Italie » et le représentant Coldiretti, « Merci au commissaire Tajani de nous apporter soutien et réconfort dès qu'on en a besoin, je dois dire que le commissaire fait un très gros travail aussi ». On a donc assisté à un échange de bisous loin de l'ambiance des manifestations sur le sol national...

En réalité,  la Coldiretti voyage souvent à Bruxelles, elle aime même tant Bruxelles qu'elle y fait carrément ses États Généraux. Avant de s'y rendre, la section Coldiretti Sardaigne de Sassari a déclaré  par la voix de son représentant « les productions régionales, reconnues dans le monde entier pour leur unicité et leur qualité, vivent dans l'incertitude d'un marché qui n'est ni contrôlé ni orienté par des politiques économiques qui puissent donner de la stabilité et une orientation de croissance à notre agriculture...le défi sarde pour les prochaines années passera certainement par comment nous saurons redistribuer et orienter la distribution des fonds européens.. »

La Coldiretti  pense tellement à faire du lobbying à Bruxelles qu'elle offre des bourses d'études comme ici d'une valeur de 11,000€ avec 3 mois dans les bureaux de la Coldiretti à Bruxelles puis 6 mois en local.Quand ce n'est pas pour des bourses, on a tellement Bruxelles dans la peau qu'on réussit à envoyer des étudiants en visite à Bruxelles leur montrer les institutions, les bureaux de la Coldiretti, le parlement européen. Ainsi on commence à comprendre un peu la ligne de la Coldiretti, les dirigeants veulent que ce soit l'Union européenne qui interdise le vin sans raisin, ou le fromage sans lait, etc (video) alors que la presse (ici la Repubblica) présente faussement la Coldiretti est en croisade contre l'UE... Les étudiants plus haut ont aussi visité les bureaux de Copa-Cogeca. Qu'est-ce-donc  ce truc ?


La COPA-COGECA

Finalement nous en arrivons à la Copa Cogeca de laquelle la Coldiretti est membre, comme l'est pour la France entre autre la FNSEA ainsi qu'un grand nombre de syndicats ou coopératives agricoles en Europe. Le site coop de France explique de manière synthétique comment copa cogeca fonctionne:

Organisé autour de 3 niveaux le secrétariat général du Copa Cogeca permet aux représentants des fédérations membres d'aborder ensemble les problématiques européennes et d’arrêter des positions communes.
  • Les premiers travaux d’analyse et de négociation s’effectuent au sein de plus de 50 groupes de travail de filière ou transversaux.
  • Le Comité de coordination politique (POCC/CCC), composé des représentants des organisations professionnelles nationales, examine les travaux émanant des groupes de travail du COPA-COGECA et en assure la cohérence globale. Il procède à des échanges d’informations, coordonne les activités et assure le suivi des décisions prises.
Le Praesidium arrête les décisions nécessaires et approuve les travaux des autres instances.

Donc on négocie avec tout le monde pour avoir un accord globale et cohérent et pour le présenter par la suite à la commission. Tout le monde ici, représente un nombre conséquent de coopératives agricoles et d'organisations de paysans. Copa-cogeca déclare représenter 30 millions de paysans qui parlent tous d'une seule voix. Cet accord global et cohérent que la Copa Cogeca présente à la commission, la commission le traite de la même manière. Elle discute avec tout le monde et après elle décide. Tout le monde ici représente tous les acteurs économiques qui touchent de près ou de loin à l'agriculture, agro-industrie, tourisme vert ainsi que leurs lobbys.
Dans ce lien vidéo, un exemple de ce qu'a pu faire le lobby du tabac au niveau des instances européennes. Bref, on s'explique mieux pourquoi ce que veut la Coldiretti, déjà noyée dans Copa Cogeca, n'arrive quasiment jamais en décision de la commission, par contre tout ce qu'elle ne veut pas, la Coldiretti n'arrive pas à l'empêcher. Mais qu'à cela ne tienne puisque la Copa-Cogeca prétend défendre et développer un modèle européen d'agriculture, n'est-ce pas l'essentiel ? Alors continuons ainsi..



Et puis d'ailleurs la confédération coopérative des vignerons de France , coopérative membre de coop de France qui elle même est membre de Copa-Cogeca, la CCVF donc, elle aussi est heureuse du travail de la Copa Cogeca. Elle la félicite pour son travail à Bruxelles et compte bien négocier le traité transatlantique pour s'ouvrir le marché du vin américain. Pour rappel, le CCVF est en total désaccord avec la Coldiretti, sur le TTIP, qui ne le dit pas à ses membres. Alors quelle voix va écouter Copa Cogeca ? Et quelle voix va-t-elle défendre ?

La Copa Cogeca se targue de porter une voie unifiée des paysans d'Europe, mais on voit déjà qu'ils ne sont pas d'accord entre eux. Peut-on vraiment considérer que ce système soit profitable à tous ? Mais qu'à cela ne tienne, continuons puisque nous sommes en mission, une vocation comme une voix venue du ciel: "il faut faire du lobbiyng à Bruxelles pour que notre voix soit entenduuuuuuuuuuuuuueeeeeeeeee"

Et donc la Coldiretti Jeunesse fait partie de CEJA, soutenu par l'UE, et qui s'est créé pour demander à l'UE des fonds pour les agriculteurs de moins de 35 ans. Eux non plus ne diront pas que les agriculteurs de pays contributeurs net de l'UE ne reçoivent rien de l'UE mais ce sont des impôts pris dans leur propre pays qui leur reviennent seulement pour partie. La CEJA étant subventionnée par nos impôts estampillés pour l'occasion UE, ces membres se garderaient bien de cracher sur ce poste valorisant. En France les jeunes agriculteurs sont membres de la CEJA, et donc ils organisent en bons élèves qu'ils sont des conférences  pour faire aimer l'UE.


Quel rapport entre la Coldiretti et l'UE ?

Alors maintenant que nous avons fait un petit tour de la Coldiretti, ses engagements, ses actions, ses opinions, on peut se demander pourquoi elle ne va pas plus loin. Elle ne cesse de conspuer les décisions européennes et pourtant elle joue le jeu de l'UE, elle reste membre du lobby européiste à Bruxelles Copa Cogeca même si ce lobby ne défend pas forcément ses positions, et fait régulièrement manifester les paysans italiens sur les places italiennes. Admettons qu'à Bruxelles, mieux vaut y être pour essayer d'influer même si au niveau national on critique sans cesse l'institution. Mais alors pourquoi on ne remet jamais en cause l'institution ? Est-ce une idée si extravagante que la Coldiretti ne l'ait jamais dite ni jamais pensée ?

Pour mieux comprendre la Coldiretti, on va donc chercher dans ses statuts ce qu'il se passe. On y trouve évidemment la protection de l'environnement ainsi que l'appui à la compétitivité la baisse du coup du travail et le point 2.11: 
  • "Pour poursuivre ses propres objectifs, la confédération développe, en coordination avec les fédérations alliées, un programme organique de formation permanente inspiré par les valeurs éthiques et sociales qui sont porteuses de l'affirmation des principes de la démocratie économique, du développement d'une culture moderne d'entreprise et de la réalisation d'un vrai processus d'intégration européenne..."

En résumé, la confédération développe donc un programme inspiré par les valeurs porteuses de l'affirmation de la réalisation d'un vrai processus d'intégration européenne !
C'est à dire que si tu es contre l'intégration européenne, tu es en désaccord avec les status de la Coldiretti et donc tu n'y restes pas, ta voix ne pourra s'exprimer au sein de la Coldiretti qui, elle, est rediffusé dans tous les journaux locaux ou agricoles sans changer la moindre virgule au communiqués ni y faire des critiques constructives comme le remarque l'écrivain, journaliste et spécialiste de l'huile d'olive Luigi Caricato.

Dans le dernier article des status, on apprend que les membres ayant voté ces status resteront en place jusqu'au 20 décembre 2018 date avant laquelle de toute manière rien ne changera de la part de la Coldiretti, elle ne remettra pas l'existence des institutions en cause, suivra gentillement ses status, ses limites. Elle aboiera mais jamais ne mordra. Elle fera manifester ses paysans et fera croire que l'on peut  vraiment changer les choses à Bruxelles et avec un mot d'ordre le Made in Italy.

Je vous laisse toute interprétation ou parallèle avec la situation française, Je trouvais intéressant d'expliquer celle italienne, car dans les deux pays les agriculteurs payent un lourd tribu et sont sacrifiés sur le bûcher de la "mondialisation", sans qu'aucune voix puissante ne représente vraiment leur intérêt ni celui des peuples qu'ils nourrissent.

Gigi Houille


PS: Si vous avez lu jusqu'au bout, il y a toute les chances que vous connaissiez  Claude Bourguignon, mais le cas échéant voici l'occasion de le connaitre.

dimanche 26 octobre 2014

Des auteurs de "Maidan" à Vladivostok



Je propose la traduction (un peu vite faite) d'un article de Ridus qui nous montre les non remises en question des politiques américaines et la fuite en avant de haut responsables qui ne font que ce qu'ils savent faire et pour quoi ils ont été embauché, c'est à dire la déstabilisation des État pour les intérêts des USA. Ainsi, quand on prétend un certain pouvoir sur le monde et que l'on veut un monde de paix, il est clair que l'ingérence dans des pays, qui plus est des pays en paix, est tout au contraire une marque d’agression significative, et un non désir de dialogue ni de solution pacifique diplomatique. Au cas ou vous n'auriez pas encore lu le discours de Poutine au Valdaï, voici une traduction française pour vous faire une idée de la vision du monde et de la politique étrangère russe que je résumerai en quelques mots : souveraineté des nations, respect mutuel et prise en compte des intérêts de chacun, soit l'exacte contraire de la politique étrangère américaine.


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source: Ridus


 A Vladivostok débarquent des auteurs de "Maidan"



Nuland distribuant des coockies
Trois responsables américains de haut rang, y compris l'assistante devenue célèbre pour la distribution de biscuits à l'euromaidan, Victoria Nuland, se rendront à Vladivostok avant la fin d'octobre. Les politiciens locaux croient que le véritable but de la visite des étrangers est de sonder l'humeur du public dans la région.
Pendant 5 jours, du 23 au 28 Octobre à Vladivostok viendra un analyste de la Russie et de l'Eurasie du Département d'Etat, Beverly de Wald. Sur la liste de ses travaux il y a l'Irak et le Kosovo. En 2008, De Wald était en mission en Afghanistan, où il a étudié les tribus locales, leur apprenait comment correctement gouverner localement, et préparait également les instructions pour le ministère de la Défense, expliquant à l'armée américaine les spécificités du déroulement de l'intervention dans les différentes régions du pays. 

Nuland - Tiagnibok
Les 24 et 25 Octobre à Vladivostok viendra travailler le sous-secrétaire adjoint pour les affaires européennes et eurasiennes, Paul Jones. L'assistant de Victoria Nuland, représentante officiel du Département d’État américain, qui est devenu largement célèbre par des faits prouvés de participation active à la préparation de coup d’État illégal en Ukraine: "qui a eu personnellement des entretiens avec les dirigeants de l'opposition, y compris des représentants du «secteur droit »; à plusieurs reprises a visité l'euromaidan, en compagnie de Catherine Ashton, a parlé avec les militants et leurs offrit des «cookies». 

Paul  Jones
En ce qui concerne Paul Jones - travail dans le centre opérationnel du Département d'État des États-Unis au cours de la chute des régimes communistes en Europe de l'Est, l'invasion américaine du Panama, le coup d’État aux Philippines; deux ans de travail à l'ambassade américaine à Moscou; a travaillé dans les Balkans au cours de l'agression des États-Unis et de l'OTAN (Bosnie-Herzégovine, Macédoine). Jones est aussi ancien directeur pour les affaires des Balkans au bureau du département d’État américain pour l'Europe et l'Eurasie. 
En parallèle avec le premier visiteur, Beverly de Wald, il a travaillé en Afghanistan et au Pakistan, adjoint du représentant spécial du Département d’État. Avec Nuland à plusieurs reprises il s'est rendu en Ukraine pendant le coup d’État afin de soutenir toute l'opposition. Paul Jones est considéré comme un partisan de l'idée de la propagation de l'hégémonie américaine dans le monde entier grâce à la révolution "orange". En Primorié, il a revendiqué sa rencontre avec des représentants de l'opposition libérale, des ONG environnementales, des hommes d'affaires qui opèrent dans l'activité économique étrangère des USA, et avec certains scientifiques

Tracy Lynne
Dans la période du 29 au 31 Octobre dans la capitale de Primorié arrive l'ambassadeur américain adjoint à la Fédération de Russie Tracy Lynne, qui elle a de l'expérience en Géorgie, le Kazakhstan, le Pakistan, le Kirghizistan, l'Afghanistan, le Turkménistan. « Leur but est la connaissance de la région et une mission diplomatique américaine en Russie. Donc, Tracy Lynne a été nommé adjoint de l'ambassadeur il y a plusieurs mois et elle n'a pas encore visité le consulat à Vladivostok dans ce poste. Par conséquent, dans ces programmes il y a une brève visite et des rencontres avec les employés du consulat général, ainsi qu'avec un certain nombre de responsables russes»  nous dit IA PrimaMedia selon les explications du représentant du département des relations publiques au Consulat général à Vladivostok Dmitry Motovilov.

Les politiciens locaux estiment que cette attention à Vladivostok est causé par l'intention d'influencer l'opinion publique et de la politique interne de la Fédération de Russie.

«Récemment, nous avons un nouvel ambassadeur américain en Russie, qui avait eu une relation directe avec l'organisation des « révolutions de couleur » et l'action militaire en Yougoslavie, en Géorgie et en Ukraine. Je pense que cette position signifie que les États-Unis commencent activement à prendre racine dans nos politiques nationales et de la société »,  pense le député de l'Assemblée législative de Primorié Vladimir Bespalov. « Le fait que voici venir les représentants de ces organisations, et peut-être des services spéciaux - ils sont venus pour étudier l'opinion publique, les attitudes, évaluer la situation « US-Russie-Ukraine » et peut-être obtenir des réseaux, créer des contacts pour inviter à faire une éducation spéciale. En définitive, influencer les cerveaux ».

Le représentant du parti non-parlementaire "Velikoe Otetchestvo" Victor Slepishev croit que les Américains vont secouer l'opposition dans le Primorié.

«Beaucoup de ces réunions se tiennent à huis clos, sont effectué avec des hommes d'affaires, des représentants d'organismes publics. Comment ça se termine, nous avons vu pour l'euromaidan, au marais. Donc, je ne voudrais pas que le débat ait lieu secrètement, derrière notre dos » dit Slepishev.
Dans le Consulat général des États-Unis à Vladivostok, ces visites sont appelées visites d'études ordinaires.


source
Traduction Gigi Houille





vendredi 24 octobre 2014

De Mattei 1962 à de Margerie 2014


De Mattei 1962 à de Margerie 2014



Ce billet n'a pas vocation à alimenter je ne sais quelle thèse. Il s'agit simplement de constater quelques points communs, quelques coïncidences, rapidement, sans prétention et sans approfondissement, parce que la comparaison entre ces deux personnes ne peut aller très loin, tant ils étaient des contraires l'un de l'autre; l'un pensant beaucoup aux petites gens, l'autre plutôt élitiste, mais tous les deux défendant bec et ongles le travail produit par l'entreprise qu'ils dirigeaient, tous les deux pour le bien de l'entreprise cherchant des contrats et négociant partout où cela pouvait être profitable, et tous les deux travaillant dans le pétrole...

Mattei (gauche) en Russie avec A. Kossyguine
Le premier personnage est l'italien Enrico Mattei, à qui l'on chargea après a guerre de démanteler AGIP, l'industrie pétrolière mise en place par le régime fasciste. Au lieu de cela, il accrut le pouvoir de cette entreprise transformée en ENI (entreprise nationale des hydrocarbures). Il remit complétement sur pied l'industrie énergétique italienne. Après avoir réussi à exploiter le méthane de la vallée du Po, il réinvestit à l'international dans le pétrole. Il avait des idées que nous n'avons toujours pas réussi à atteindre aujourd'hui, nous nous en sommes même éloignés. Il ne trouvait pas normal que la part allant au pays producteur de pétrole était si petite alors que les sociétés  exploitantes s'engrossaient à coup de milliards. Bien sûr les marchés étaient pris mais à l'époque il se découvrait régulièrement des gisements de pétrole, et on sondait à tour de bras pour continuer d'en découvrir.. Ainsi avec une stratégie plus équitable envers les pays producteurs de la part du président de l'ENI, les "septs soeurs", (expression inventée par Mattei pour désigner ce cartel pétrolier(video)) pouvait craindre cette nouvelle concurrence, qui négociait avec l'Iran, l'Algérie par exemple. Dans le but de chercher de nouveaux marchés, Enrico Mattei alla négocier en 1959 avec le diable en personne, l'URSS, au grand damne de l'OTAN et des USA dont les vociférations ne changèrent rien. Il alla par la suite négocier avec la Chine et en 1960 il déclara publiquement que le monopole américain du pétrole était terminé ! Tout cela dans une province américaine, qui avait trop de communistes en son antre et qui se vit offrir par ce cher oncle, le rapatriement d'une pègre d'outre atlantique, afin de ne laisser le peuple s’imaginer pouvoir être tranquillement maître de son destin.
Mais tel était Mattei, un pragmatique respectueux qui avait une mission pour l'Italie, son peuple et son pays. Alors oui c’en était certainement trop et le 27 octobre 1962, Enrico Mattei qui voyageait toujours dans son petit jet français, mourut dans le crash de celui-ci avec un journaliste américain, et son pilote.
Je n'ai trouvé que cette version du célèbre film de 1972 "l'affaire Mattei" retraçant sa carrière, sous-titré en français, d'une qualité moyenne et en trois parties (une, deux, et trois). Le film se trouve facilement sur youtube avec sous titre anglais ou portugais.


De Margerie avec Medvedev à Moscou
Nous en arrivons à de Margerie, et avant que l'on me tombe dessus pour éloge, hagiographie ou autre, il est bon de rappeler de suite que les idéaux de chacun des deux hommes étaient très éloignés l'un de l'autre. Je vais faire dans le très court puisque on va certainement parler encore dans les journaux de sa vie, son œuvre ces prochains temps.
Voilà simplement quelques exemples d'idées du président de Total.
D'abord sur la non-nécessité d'utiliser le dollar, il dit:
 « Nous autres, Européens, effectuons des transactions en dollars, par exemple lorsque nous vendons des avions. Est ce que cela est nécessaire ? Je ne pense pas »  ou encore la phrase  « bien que le cours d’un baril de pétrole soit donné en dollars, rien n’interdit aux raffineries de prendre ce cours et en utilisant la parité de l’euro/dollar du jour donné, et de s’entendre pour effectuer le paiement en euro »
Puis  il s'opposait également aux sanctions contre la Russie et continuait à travailler avec et ne voilà t-il pas qu'il décède dans un crash d'avion !

Mon article ne va pas plus loin que cela et j'attends d'avoir des informations plus justes sur les faits et les circonstances du crash tant toutes les informations se contredisent d'un jour sur l'autre. Mais je n'ai pourtant pu m'empêcher de noter quatre points communs pourtant peu commun concernant ces deux hommes:
- ils étaient tous deux à la tête d'une entreprise pétrolière.
- ils se prononçaient tous les deux contre une hégémonie américaine.
- ils négociaient tous les deux avec la Russie alors que les USA via/et l'OTAN (et l'UE) l'interdisaient expressément.
 -ils sont décédés tous deux dans le crash de leur jet.



Gigi Houille


samedi 18 octobre 2014

l'UE et la destruction de l'Ukraine

L'UE finance la destruction
 de l'Ukraine ! Puis se propose d'aider à reconstruire !


Conférence de presse à Bruxelles le 14/10/2014 avec P. Symonenko (PCU)
Le leader du parti communiste ukrainien a été invité par le groupe euro-parlementaire GUE et est intervenu en conférence de presse à Bruxelles le 14 octobre 2014. Vous avez certainement entendu parler de cette intervention dans les journaux radio-tv-papier puisque nous sommes en démocratie et qu'une information complète et objective est dispensée à  la population. La médiatisation de cette intervention est proportionnelle à la présence journalistique dans la salle de la conférence de presse. Ici une capture de la vidéo de la conférence de presse. On remarque la foule insensée qui s'est déplacé, on ne savait plus où s'assoir (tant il y avait de place vide). On voit la volonté des journalistes et parlementaires européens à investir tous les supports d'information et tous les avis sur la situation en Ukraine !! A moins que l'on ne connaisse que très bien la situation, l'exclusion des partis non pro-ue, la maltraitance de leurs députés par les milices d'extrême droite qui sont aussi pro-ue, et qu'il faille fermer les yeux sur ces aspects ainsi le mensonge du rêve des valeurs européennes peut perdurer.
Pour rappel, en janvier dernier, les représentants d'euromaidan étaient reçus en grande pompe à Bruxelles par le CESE qui vote une résolution en faveur d'euromaidan pour l'Ukraine et la démocratie.
ici à la minute 36:


On a à faire avec la crème de l'incompétence institutionnelle, la députation la mieux payée du monde qui loin de réfléchir vote par croyance, alliée à la servilité journalistique à qui on fait décidé ce qui doit être rapporté ou non. Cette sous qualité intellectuelle n'a plus aucune idée de ce que peut être l'idée démocratique ou la voix du peuple mais valide tout ce qui est pro-ue quel qu'en soit le prix et ne veut pas écouter de discours différent, c'est pourquoi au lieu de soutenir par exemple la tenue d'un référendum comme le désirait le parti communiste ukrainien, il fallait appuyer à tout prix les pro-ue ! C'est dans la droite ligne des valeurs européennes: ne pas demander au peuple !
Puis, après avoir soutenu, appuyé et financé la contestation, le putsch, la guerre, l'accord d'association, et donc la destruction du Donbass, voilà qu'avec leur gros sabots, ils viennent maintenant pour reconstruire... afin de montrer aux habitants que l'UE s'occupe d'eux.
En effet, en plus des 23 millions déjà prévu pour l'Ukraine dans la 3ème phase du plan CBA, l'UE rajoute 700.000$ pour ces régions...histoire de s'acheter des voix pour la future intégration. Mais attention, pour s'inscrire à ces projets, c'est seulement en ukrainien ! L'UE est donc d'accord  pour que la langue russe disparaisse de ces régions en total désaccord avec la charte européenne des langues minoritaires qu'elle promeut à tour de bras en son seing ?
Il ne reste plus qu'à apprendre à la jeunesse ukrainienne de la société civile factice unioneuropéanisée l'orwélien slogan que l'otan est la paix et on aura atteint un point de non-retour dans la scission et la destruction du pays. Et, tiens donc, début novembre, qui y aura-t-il à Kiev ?  Juste ce forum dans la droite ligne des séminaires récurrents de ce genre là où l'otan à la place du héros des film américains.
A Kiev du 2 au 9 novembre aura lieu le forum du parlement européen de la jeunesse (PEJ-Ukraine) soutenue par la commission européenne sur la sécurité internationale

Gigi Houille




En deuxième partie d'article, voici ici la vidéo de l'intervention de Petro Symonenko à Bruxelles et ci-dessous, j'ai traduit de l'italien un article concernant cette intervention.


Le leader des communistes ukrainiens à Bruxelles:  L'UE finance la destruction
 de notre pays !


Symonenko, invité par le GUE, a dénoncé la tentative des autorités de Kiev d'exclure son parti des prochaines élections nationales:"Ils veulent nous interdire car nous sommes l'unique alternative au pouvoir oligarchique"


L'Union européenne n'est pas en train d'aider l'Ukraine, mais elle "finance la poursuite de la destruction du pays". C'est l'attaque lancé par le leader du parti communiste d'Ukraine (PCU) Petro Symonenko, venu à Bruxelles sur invitation du groupe GUE, le groupe de la gauche radicale de l'euro-parlement, pur dénoncer l'exclusion de son mouvement de l'arène politique nationale. En juillet, le groupe parlementaire communiste a été dissous après une modification du règlement de l'hémicycle qui, en élevant le nombre minimum de député nécessaire pour formé un groupe, avait ainsi factuellement exclu le mouvement de Symonenko de l'assemblée.Maintenant à quelques semaines des élections parlementaires du pays, prévues pour le 26 novembre, la situation n'est pas biendéfinie et pour le PCU on s'attend à un serieux risque de ne pouvoir prendre part à la compétition.

Pour  Miloslav Ransdorf, qui fera partie, au nom de la GUE de la délégation du parlement européen en charge de d'observer les élections, 'l'interdiction du parti communiste ukrainien intéresse le futur de l'Ukraine et  de l'Europe", parce que "une telle initiative ne sert pas à normaliser la vie politique du pays", mais à "faire croître la violence politique, à radicaliser la situation, et augmenter les éléments néofascistes". Il s'agit en somme, d'une décision qui "ne peut être tolérée".


"Qui est actuellement au pouvoir en Ukraine ne pense qu'à l'intégration avec l'Europe mais il y a une part du pays qui désire l'intégration avec la Russie" a expliqué Symonenko qui a voulu mettre en évidence deux aspects. Le premier est que "nos problèmes ne peuvent être résolus à Washington ou dans l'UE"; plutôt "le dialogue entre les parties doit avoir lieu à Kiev". Et sur ce point le président des communistes ukrainiens retient que toutes les parties doivent avoir la possibilités d'exprimer leur vision et leur position sur la résolution du conflit.

Le deuxième aspect concerne en revanche l'actuelle position du parti communiste en Ukraine: "le gouvernement veut nous interdire parce que nous sommes l'opposition systematique et avons un programme compréhensible", a déclaré Symonenko. En quelques mots, il résume, "nous représentons l'unique alternative à la domination oligarchique du pays".

Symonenko a signalé également comment la communistes ukrainiens aujourd'hui sont "une force moderne qui propose des modèles de développement modernes et qui sait juger la situation objectivement outre les intérêts économiques" qui en revanche intéressent "le gouvernement et les nationalistes".

La discussion s'est finalement déplacé sur la situation de l’État ukrainien et des territoires en conflits. "Nous étions un des pays en Europe en fort développement" a dit Symonenko, "maintenant avec la guerre oligarchique nous sommes un pays africain". "On a perdu les fondamentaux de type légal d'un côté et la souveraineté économique de l'autre" a tonné le représentant ukrainien. Dans les régions de Donetsk et de Lougansk, il y a une "vraie catastrophe humanitaire": il manque des médicaments, de l'eau, de l’électricité, de la nourriture.

de Giuseppe Vargas sur  eunews.it
Traduction Gigi Houille

vendredi 17 octobre 2014

Ukraine: les tentaculaires ramifications du FSB !


 UKRAINE : les tentaculaires ramifications du FSB !!

On a déjà vu que beaucoup de manifestations contre la guerre, (comme ici) et pour la démobilisation des troupes avaient eu lieu dans l'ouest de l'Ukraine. C'est déjà un acte de courage puisqu'on fait passer cette attitude comme antipatriotique.
Puis ce 13 octobre dernier, c'est au tour directement de soldats de désobéir et manifester. Ce sont près de 400 soldats qui ont marché sur le palais présidentiel scandant des slogans contre Poroshenko et pour la démobilisation, ce qui en dit long sur le moral des troupes et confirme s'il en était besoin que cette pseudo trêve et simili accord avantage surtout les forces de Kiev au bord de l'asphyxie mentale. Mais voilà qu'un conseiller des services secret ukrainien (SBU) nous apprend que ces militaires ont été manipulé par le FSB ! L'idée aurait été de faire des manifestations de masses "à Kharkov, Kherson, Nikolaev, Zaporozhye, Odessa, Vinnitsa, Dnepropetrovsk et Pavlograd." Heureusement que le SBU veille et qu'ils ont réussi a empêché cette action, sauf pour la manifestation de Kiev. (étonnant non ?). En fin de compte la meilleur recommandation du SBU est de ne plus aller sur les réseaux sociaux (Vkontake!)



Puis le 14  fut une journée spéciale puisque plusieurs manifestations du secteur droit étaient prévues de longue date, et à Kiev et à Kharkov et c'était aussi ce jour là, où l'on voterait au parlement la loi instaurant que l'armée insurrectionnelle ukrainienne a défendu la souveraineté de l'Ukraine pendant la 2ème guerre mondiale.
Voici une vidéo soustitré par V . Parlier montrant, et le cirque du vote au parlement et les manifestants à l'extérieur de la Rada:



et le même jour à Kharkov, des membres du bataillon azov avec des ultras et des membres de pravii sektor avaient prévu une démonstration de force, ou la religion a une part active, pour l'anniversaire de la création de l'armée insurrectionnelle ukrainienne le 14/10/1942:



Cet article-ci montrait que l'on appelait aussi pour le 14  à agir dans l'ouest contre les églises du patriarcat de Moscou, chose qui ne s'arrête réellement jamais depuis le début de l'année

Malgré toutes ces manifestations et appels à manifester de la part de l'extrême droite ukrainienne, en l'honneur de leurs héros Bandera et Choukevitch, malgré que toute la sphère nationaliste était mobilisée depuis des jours pour cela, puisque se trouver autour du parlement le jour où il fallait être mobilisé a causé des perturbations et a donc fait du tort au gouvernement pro-ue de Poroshenko, et bien de gentils journalistes ukrainiens ont eu l'intuition que derrière la manifestation du 14/10 autour du Parlement, et bien il y a avait la main de Moscou. C'est en effet une des premières règles du journalisme ukrainien actuel et comme l'a si bien fait le SBU pour la veille: Ce qui n'est pas en ta faveur est forcément téléguidé depuis Moscou.  On a appris donc par Klotchko, de exspresso tv que Poutine était aussi à la tête des banderovets, qui n'auraient pas fait cela "sans une influence du FSB ou autre service" (et oui encore!!). Ce journaliste risque fort d'être primé prochainement tant il est proche de la ligne gouvernementale ! Est-ce aussi le FSB qui a décidé de faire voter cette loi le jour anniversaire de la création de l'UPA ? Le journaliste ne donne pas la réponse...Mais alors qu'on n'approuve pas ces heurts autour du parlement, ça n'a échapper à personne qu'il y avait une grande similitude avec les heurts d'euromaidan, d'il y a presque un an:
Ici le premier décembre 2013 à comparer avec ici le 14 octobre 2014. Et alors qu'il y a un an tous les européistes criaient aux violences policières contre des manifestants pacifiques, aujourd'hui ils trouvent cela contre productif, contre l'état de droit voire fabriqué par le Kremlin ! Cela fait penser au sketch des inconnus sur le bon et le mauvais chasseur.
Passons alors au 15 octobre. Cette fois c'est à Lviv que l'on manifeste. Là il s'agit des épouses et parents d'appelés qui bloquent le centre ville, réclamant le retour des leurs qui se trouvent depuis des mois au front. Elles disent aussi qu'au départ l'engagement dans la milice consistait dans la protection de Lviv et non d'aller dans le Donbass ! Un homme en 4/4 qui passait par là s'est énervé, a renversé trois manifestants puis s'est retrouvé avec les pneus de la voiture crevés, les fenêtres brisées et les vêtements déchirés!
Alors il faudrait demander à Tochko si cela aussi c'est un coup du FSB ?

Et est-ce le FSB qui a mis des drapeaux et des symboles nazis entre les mains des banderovets pour après appeler le monde à condamner ces marches néo-nazis ?

Il faudrait demander aussi qui interdit l'accès de son sol à un académicien ethnologue et anthropologue parce ses travaux ne suivent pas la ligne politique du gouvernement de ce pays. Non ce n'est pas la Russie, c'est même un pays de l'UE, l'Estonie. A moins que c'est encore un coup du FSB pour salir un pays de l'UE ?

Et c'est en Moldavie que le gouvernement vient de décréter anticonstitutionnelle l'idée favorable à l'union douanière, c'est certainement le FSB qui a corrompu le gouvernement pour victimiser la Russie ?

Et quant à l'hommage annuel aux Waffen SS fait en Lettonie, (si si !!) est-ce aussi le FSB qui l'organise ? et c'est en plus le porte parole du ministère des affaires étrangères de Lettonie à demander à la Russie de se regarder dans le miroir. Est-ce pour paraître ridicule devant les personnes informées et affaiblir la légitimité du gouvernement letton que le FSB aurait organisé ça aussi ?

Et pour finir, un chef d’œuvre, lorsque Poutine fait le constat que l'Europe ne combat plus le nazisme, le service presse d'euromaidan nous gratifie d'une analyse toujours aussi fine que pointue, un monument de géopolitique, de stratégie, allant chercher le 37ème stratagème de Sun Tsu, ce serait donc pour préparer le monde à l'invasion du pays balte par la Russie !!
Je répète l'analyse d'euromaidan au cas où..
Poutine déclare que l'Europe ne combat plus le nazisme il souhaite donc envahir la Lettonie !!
Sur ce coup, même le FSB n'aurait pu y penser ! Mais au fait c'est qui les bellicistes ?

Gigi Houille

Lire aussi sur les événements en Ukraine à ces dates:
Les-crises
Vidéo st de V. Parlier, le discours d'Irina Farion
 Le blog de Bertrand
Vidéo st anglais sur les crimes de l'armée de Kiev par un membre de l'OSCE


samedi 11 octobre 2014

La tolérance de la foi greco-catholique en Ukraine

La tolérance de la foi greco-catholique en Ukraine

Cet article concerne l'église greco-catholique, donc je vais commencer par un rappel. Le discours du révérend Mikhaylo Arsenych devant les nationalistes de l'UPA et surtout ce qui est remarquable, la réaction de sa hiérarchie une fois ce discours rendu public.
Voici la vidéo :

Voici le verbatim du discours de notre révérend:
" Aujourd'hui, nous sommes vraiment prêts pour une révolution .Est-ce que les combattants de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne souhaitent encore tolérer les Tabachnik et Ianoukovitch aujourd'hui? Les seules méthodes efficaces de combat sont l'assassinat et la terreur ! La bonne façon de communiquer avec les ennemis est de tirer sur eux ! Notre message pour eux est le message de la mort par pendaison. Nous enverrons tous les communistes à la potence dans notre forêt ! Le message est notre cri de vengeance - prenez votre arme et chasser toute crainte ! Ce n'est pas le moment d'avoir peur ! Nous attendons depuis 20 ans ! La situation s'améliorera que si chacun de nous apporte une contribution à la construction de notre État national. Nous devons d'abord faire tomber la vieille maison, et ensuite construire la nouvelle.Nous devons reconstruire notre régime politique et de créer un nouvel État souverain. C'est alors seulement que nous vivrons dans notre propre pays - dans un pays qui prend soin de nos besoins.Nous voulons être les maîtres dans notre propre maison et de décider par nous-mêmes. Nous voulons être sûrs que nos enfants iront à l'école ukrainienne. Nous voulons être sûr qu'aucun Chinois, Noirs, Juifs ou moscovite n'essayera de venir prendre notre terre demain ! Notre succès dépend de chacun de nous. Nous ne devons pas faiblir, nous devons garder ce regime politique aujourd'hui couvert. Le sol brûlera sous leurs pieds, comme nos torches brûlent aujourd'hui! Notre main doit être ferme ! Gloire à l' Ukraine !"


Ce discours, qui a été fait en 2010, est ressorti pendant l'euromaidan afin de mettre en relief ce qu'est l’église greco-catholique. On peut déjà y voir les paroles choquantes du révérend à sa congrégation de nationaliste. Et comme ce discours a fait le 'buzz' pendant l'euromaidan cela a conduit les autorités religieuses à condamner TRES LOURDEMENT le révérend Arsenych !
En effet on le soumit à une triple peine :
- la pénitence lunaire dans un monastère,
- mais aussi à présenter ses excuses,
- et surtout à ne plus faire de telles déclarations publiques à l'avenir.
 On sent bien la sévérité de la punition.
Et quel est le vrai problème nous dit l'église greco-catholique ? Voilà leur compte-rendu:
 "Sur le site Internet YouTube le 6 Décembre 2013 a été postée une vidéo d'un discours agressif radical de l'abbé Mikhailo Arsenych à Kolomya . Ce discours a été prononcé le 15 Octobre 2010 au monument de Bandera et était adressé aux guerriers de l'UPA. Toutefois, malheureusement, par internet, la performance est maintenant passé comme un « discours enflammé à la congrégation » à Kiev."

jeunesses nationalistes en survêt de l'UPA 
à qui le discours pouvait être adressé
On remarque que le problème est donc que ce discours n'est pas resté dans le cercle de l'UPA mais s'est retrouvé entendu par toute la congrégation. Le problème n'est donc pas le discours en lui-même qui, adressé "aux guerriers de l'UPA" est dans un ton juste, le problème est que le public n'aurait pas du l'entendre... Notons quand même que:
"En présence du conseil diocésain de conseillers et administrateurs du diocèse, le Père. Mikhailo s'est repenti et a demandé pardon à toute personne qui s'est sentie offensée par ce discours et a promis de prier pour eux."


Et voilà donc qu'au cœur du territoire de cette église qui cultive une russophobie et un nationalisme (ici en visite en camp des jeunesses nationalistes) exacerbés, qui soutien l'opération antiterroriste, et dont les prêtres bénissent les armes des soldats, on trouve, après des exactions contre l'église orthodoxe du patriarcat de Moscou des tracts sans ambiguïté !

Voilà une traduction:

Ukrainien !

La 5ème colonne de Poutine, - l'église de Moscou - son instrument principal détruit notre âme.
Chaque kopeck laissé aux églises du patriarcat de Moscou est une balle pour un soldat ukrainien

Ukrainienne !

Chaque bougie allumée dans une église de Moscou, c'est ton mari brulé vivant, ton frère ou ton fiancé!

La mort pour le prêtres russes!
le 14 octobre, rendons les églises d'Ostrog au peuple ukrainien.
jour de l'UPA - jour anti-terroriste contre les prêtres de Moscou !


Je crois qu'il est inutile d’analyser ce tract où sont rassemblées tant de valeurs chrétiennes. D'ailleurs si les Tchèques d'Ukraine (qui sont plutôt de confessions catholique) préfèrent partir d'Ukraine, ils y vivent à l'ouest en Volhynie, c'est qu'il y a comme un nationalisme un peu anti tout...

Pour finir, on sait aussi que l'église greco-catholique d'Ukraine reçoit chaque année des dizaines de milliers de dollar au nom de la promotion de la démocratie au moins jusqu'en 2012. Dans la foulée et l'euphorie du soutien occidental au coup d'état, le primat de cette église à radio Vatican appelle les européens à se réveiller pour être solidaire avec euromaidan. En conclusion on pourra dire Aimez vous les uns-les autres surtout si les autres ne sont pas orthodoxes du patriarcat de Moscou..


Gigi Houille



Pour plus d'informations concernant l'église greco-catholique d'Ukraine: 
- Le prêtre de l'euromaidan....

- Maidanistes, patriarcat et affaires étrangères

- Danilo dans les médias, universités et églises