dimanche 17 novembre 2013

Deux études montrent les économies que font les Italiens sur la nourriture.

Deux études montrent les économies que font les Italiens sur la nourriture.



Quand on parle de dépenses alimentaires, la crise a emmené l'Italie 50 ans en arrière: les Italien n'ont plus d'argent pour les desserts et viennoiseries mais également pour le pain. En effet, 78 % des italiens ont réduit leurs dépenses pour le pain en 2013.


C'est une étude de Unionecamere qui dit que, au supermarché, on évite de plus en plus la nourriture ''superflue'' comme les boissons gazeuses, les ''brioches- viennoiserie'' et le vin. Il est préférable de cuisiner à la maison, en somme, afin d'épargner un peu. Selon l'association, les Italiens ont réduit leurs dépenses de 2 milliards par an. En 2013, les dépenses alimentaires devraient retourner au niveau des années 60 alors qu'en 2014, on attend une stabilisation de la consommation.


Chute également de la consommation d'un des biens considéré jusqu'ici comme indispensable : le pain. Selon Coldiretti, la consommation est à son minimum historique, avec 42 % des Italiens qui, en 2013, en ont réduit l'achat. C'est la fréquence d'achat qui a changé ; avec seulement 37 % des Italiens qui se rend quotidiennement chez le boulanger, alors que 16 % s'y rend un jour sur deux, 22% deux fois par semaine et 11% seulement une fois par semaine. La consommation de pain est descendue de ce fait « au minimum historique depuis l'unité de l'Italie »


source :
http://www.ilgiornale.it/news/economia/crisi-negli-anni-60-italiani-non-hanno-soldi-nemmeno-pane-967927.html
Traduction Gigi Houille


Unionecamere est l'union des chambres de commerce italienne.
Coldiretti est une association de représentation et d'assistance de l'agriculture italienne.
Son européisme se manifeste par les solutions qu'elle préconise comme par exemple la mise en place d'un étiquetage des porcs étrangers sans dénoncer les traités qui laissent entrer ses même porcs sans pouvoir défendre son agriculture. http://www.ilpuntocoldiretti.it/Documents/Il%20Punto%20Coldiretti%2041%20-%202013.pdf
Il suffit également de voir au bas de la page d'accueil pour s'assurer d'un penchant europeiste :
http://www.coldiretti.it/Pagine/default.aspx et je vous épargne leur étude de la nouvelle PAC.
Bref si un organisme europeiste fait une étude pareil, on ne peut la mettre en doute. Étude originale : http://www.coldiretti.it/News/Pagine/707-18-Ottobre-2013.aspx

Notons qu'il est attendu une hausse des prix dans les prochains mois, répercutions de l'augmentation de la TVA de 21 à 22 %,  pour tenter de ne pas dépasser la barre virtuelle des 3 % de déficit public annuel, cette stupide loi européenne qui plonge les pays périphériques dans un marasme économique toujours plus profond.


 Gigi Houille





L'euro dans les médias grand public

L'euro dans les médias grand public


En France l'idée de sortir de l'euro est diabolisée et apparentée à tort au Front National. Ainsi il est aisé de clore les débuts de débats au grand public laissant quelques idées nauséabondes imprégner au passage une réelle confrontation d'idées et ainsi en finir de se poser la question pour une majorité de personnes. C'est commode ! Et puisque personne n'en parle de façon critique sur les grands médias, il doit bien y avoir une raison, ce n'est certainement pas possible ou ce serait pire encore, que sais-je ..
Ce n'est pas le cas partout et notamment chez nos voisins italiens. Voici venue une émission eurocritique hebdomadaire en première partie de soirée sur La7 de 21 h à minuit le mercredi soir.


I/ UNE EMISSION HEBDOMADAIRE EUROCRITIQUE EN ITALIE

Cette émission s'appelle La Gabbia c'est-à-dire la cage reflétant un sentiment qui progresse en Italie, celui d'être en prison et de ne pouvoir se libérer. Une émission presque similaire intitulée « L'ultima parola » c'est-à-dire le dernier mot existait jusqu'à la saison dernière sur Rai2 (2ème chaîne publique) mais qui débutait à minuit. Malgré son heure tardive, l'émission comptabilisait entre 800,000 et 1 million de téléspectateurs dans une période politique mouvementée (gouvernement technique Monti) et récoltait entre 8 et 14% de part d’audience. Mais apparemment la Rai (TV publique) eut des difficultés à assumer cette émission malgré son taux d’audience et ne voulut la programmer en début de soirée. Ainsi l'animateur décida de l'arrêter et reçut comme proposition de poursuivre son travail sur La7. Il admet se sentir plus libre à présent. L’audience est quasi égale en nombre de téléspectateurs même si la part de marché est plus faible, plus de téléviseurs étant allumés en première partie de soirée.http://it.wikipedia.org/wiki/La_gabbia_%28programma_televisivo%29
La7 est la descendante de TV MonteCarlo, rachetée il y a peu par un nouvel acteur sur le marché italien, Cairo communication. De manière générale, on peut estimer que La7 est la première chaîne après les 3 grosses chaînes publiques et les 3 grosses chaînes de mediaset (Berlusconi). Par moment, elle dépasse même certaines de ces chaînes.
Ici nous allons donc voir ce que le service public ne pouvait cautionner en première partie de soirée mais qui a tout de même droit d'exister en Italie. Il faut néanmoins nuancer un peu, les sujets les plus''chauds'', les moins ''exclusivement nationaux'', sont plutôt en 2ème partie du programme. Notons également que ce n'est pas une position de la chaîne qui par ailleurs démontre bien le quiproquo politico-journalistique avec Lili Gruber qui présente son 20 heures. (Elle fut notamment députée européenne, ou encore invitée au Bilderberg 2012). La chaîne collectionne également nombre de programmes allant dans la droite ligne collaboratrice. Cette émission reste donc une exception.

II/  LE PEUPLE ITALIEN SE MOBILISE DE PLUS EN PLUS

D'autre part, on nous dit souvent que le Français est politisé. Et bien nombreux sont les Italiens qui ont compris qu'ils devaient prendre leur destin en main et qu'ils ne pouvaient faire confiance aux politiques. Dans un premier temps, le système aussi l'avait compris et leur a donné le mouvement 5 étoiles. Mais alors que ce mouvement s’essouffle dans ses contradictions, nous pouvons noter qu'en Italie des mouvements civiques, des associations, des mouvements politiques se créent chaque jour. Il en est tant qu'il est impossible de les dénombrer. De temps en temps, un groupe découvre un autre qui pourtant avait déjà des mois d'existence. Des tentatives de rassemblement se font également les unes derrière les autres.  Chaque échec de rassemblement fait place à une nouvelle tentative. Et on y apprend qu'il est très compliqué de concilier des groupes quelques fois pour une virgule dans une phrase alors que 99% des arguments les rassemblent. Il faut également souligner que chacun de ces mouvements possède des critères précis d'alliance souvent basés sur une ligne économique très précise, une idée propre sur l'utilisation des bons du trésor, ou sur l'importance ou non de nationaliser la banque centrale. La plupart étant tout de même d'accord qu'un rattachement Trésor Public/Banque Centrale Nationale soit indispensable. Ils divergent aussi sur la manière de sortir de l'euro, la stratégie à adopter, que ce soit sur le plan juridique, économique,géopolitique voire même social. Ainsi c'est un travail titanesque auquel les coordinateurs doivent s'atteler afin de concilier toutes ces approches autour d'un programme commun.
De nombreux événements informatifs sont organisés sans cesse par ces non moins nombreuses associations comme par exemple ceux-ci  :
http://www.bottegapartigiana.org/show_article.aspx?ID=1383211972#.Un6rJFOOU0h


CONCLUSION :

La finalité de cet article est de témoigner de :
  • ce qui peut se dire en Italie en première partie de soirée sur une chaîne privée, dans un pays où on dit que les médias détiennent tout et serrent les verrous.
  • de montrer aussi sur quel ton on peut parler de politique et d'économie, et y faire participer le public.
  • de témoigner de la prise en main par le peuple de sujets 'réputés' pour les 'experts' (des interventions du public dans la vidéo en témoignent).
  • de montrer que des initiatives citoyennes se multiplient chez nos voisins pour sortir de cette prison.
  • de comparer tout cela avec ce qui se passe en France notamment à la télévision.

Ainsi pour tous ces motifs, je vous invite à regarder cet extrait de vidéo condensé en 28 minutes de l'émission du 18 septembre 2013 :





Gigi Houille