samedi 8 novembre 2014

Les tribunes de la presse Rousset/Guetta, le mensonge organisé et les jeunesses européistes

Rousset/Guetta: les tribunes de la presse, le mensonge organisé et les jeunesses européistes

Ces 6,7 et 8 novembre se déroulent au TnBA donc à Bordeaux les tribunes de la presse soutenuent par Alain Rousset président de la région Aquitaine et Bernard Guetta, fédéraliste affiché. Après deux jours de soit disant débat, voici des impressions personnelles.

inauguration du bureau de lobbying à Bruxelles
Tout d'abord, ça a commencé très bien, Rousset dans son discours nous dit qu'il est justement pour l'esprit critique, le savoir et la connaissance et que c'est justement le but de ces tribunes et la raison pour laquelle il les soutient. Mais ce moment de béate dévotion n'aura pas duré longtemps car après avoir honnêtement avoué que pour sa part il souhaite bien entendu défendre l'Europe et non la pourfendre, comme première raison, dit-il, c'est qu'il voit concrètement 1 milliard de fond européen destiné à la région.
Voilà ici le début du mensonge qui durera trois jours et nous allons voir pourquoi. En effet si la région aquitaine reçoit un milliard de fond européen, l'union européenne ne crée pas d'argent et la France est un pays contributeur net de l'union européenne. La France déjà paye à l'UE 21 milliard par an, et l'UE lui rend 14 milliard. Ainsi le milliard géré par la région aquitaine estampillé UE n'est rien d'autre qu'un milliard français ! Il en est de même pour tous les projets où vous voyez des fonds européens...pire l'UE a légiféré l'obligation de publicité pour la remercier de nous rendre notre argent..
Merci donc à Rousset pour ce premier mensonge et on va le voir pas le dernier de ces journées, et c'est fier de lui que notre cher président termine son ouverture par "Bon festival" !
Après deux jours, j'ai compris qu'il avait raison, c'est un festival et non un débat, festival de personnalités choisies qui ne sortent pas du cadre toléré, festival de non prise en compte du public à qui il reste peu de temps pour les questions, et festival de mauvaise foi, d’interprétations biaisés et de fausses informations. Quand on pense que la plupart des spectateurs sont des lycéens, des étudiants en journalisme ou science po, le lavage de cerveau que l'on veut effectué sur ces futurs générations est tout simplement sidérant.
tribune sur l'immigration

C'est au tour de Bernard Guetta de s'y mettre et comme je pense lui réserver un article rien que pour lui tellement il a dit d'aberration, je passe sur son introduction. Arrive alors la première tribune, l'Europe est-elle à bout de souffle avec Ivan Levaï (formidable dans ce reportage)  pour modérer le soit disant débat et présenter les intervenants leur demandant de se lever chacun leur tour, même Alexia Kefalas qui était pourtant enceinte jusqu'au coup, comme on aurait fait se lever quelqu'un à tout prix devant le pape ou le roi, sacrifice obligatoire pour cette Europe qu'il faut sauver....
On n'attend pas longtemps avant que n'arrive naturellement le prochain mensonge. Il faut défendre l'Europe nous dit Ivan Levaï parce que je ne veux plus connaitre de guerre. On inculque dans la tête de nos jeunes que grâce à l'Europe, on a la paix. Pourquoi c'est un mensonge ? Et bien pourquoi n'y a-t-il pas eu de conflit majeur en Europe après la 2ème guerre mondiale ? Ce n'est certes pas pour la politique de défense commune qui n'existait pas à cette époque (merci de Gaulles). Et donc, selon cette version ce serait parce qu'on aurait fait des accords sur le charbon et l'acier puis sur la PAC (politique agricole commune). La PAC aurait éviter des conflits majeurs en Europe ? Un peu de sérieux monsieur Levaï, il n'y a pas eu de conflit majeur parce qu'il y avait deux puissances nucléaires qui se faisait face, le bloc soviétique et le bloc atlantique. Et qu'un conflit entre ces puissances pouvait engendrer la fin du monde, c'était la politique de la terreur. Ainsi comme il n'y a pas eu de conflit, à l'ouest cela a permis de faire avance la toile économique d'un marché libre.
C'est donc l'exacte contraire, la paix a permis l'UE et non l'UE a permis la paix.

Jean Petaux
Petaux, il est intéressant, son idée démocratique se ressent bien dans cette phrase qu'il fait: "On est définitivement condamné à rester dans l'union européenne mais on veut que cette condamnation se transforme en volonté". En gros dès que vous aurez changé d'avis, vous nous aurez donné cette légitimité démocratique dont on se passe allégrement pour le moment, en d'autre terme on se moque totalement de votre avis, un jour ou l'autre vous serez d'accord avec nous. C'est le fameux despotisme éclairé que Paddoa Schioppa avait déjà avoué. Le monsieur est quand même expert au conseil de l'Europe et professeur à science po Bordeaux !!

Le cas Anne-Cécile Robert du monde diplomatique, dans ce débat, est intéressant. Elle se définie elle-même comme le vilain petit canard du débat. Elle est la caution démocratique de la tribune avec Alexia Kefalas. Évidemment sont émises de vives critiques de l'union européenne, où les normes économiques libérales sont prioritaires sur les normes sociales. Alexia donne des chiffres catastrophiques sur la Grèce, on comprend bien le manque de solidarité européenne dans une Europe où la Grèce ne représente qu'un si petit pays. Si nous n'arrivons pas à sauver la Grèce, qu'en sera-t-il de pays plus gros quand ce sera leur tour ?
Ivan Levaï s'adressant à Alexia après ses informations sur les conditions sociales accablantes dans lesquelles vivent les Grecs, "Donc cette Europe vous n'en voulez pas ?" et Alexia de répondre presque en sautant de sa chaise malgré sa condition "Pourquoi vous en voulez vous ? Cette Europe où l'Allemagne dicte tout ?" vous ne devinez pas la réponse de Ivan ? Il revient à la charge: "Moi j'ai connu la guerre alors..." bref le mensonge l'europe c'est la paix encore et encore..

Et après qu'ils aient soigneusement éviter de répondre à une question notamment Alexia concernant l'EPAM, c'est le tour de table de fin de ce "débat".
Ivan: "Alors cette Europe la défendre ou la pourfendre ?"
et chacun leur tour les quatre intervenants "la défendre"
Cela montre bien le cadre choisi et qui va se reproduire tout au long des "débats"... pourquoi appeler ces tribunes "L'Europe la défendre ou la pourfendre" si personne ne représente le côté de la pourfendre ? Elle ne convient à personne mais ils veulent tous la changer, ils veulent leur Europe. Ce n'est pourtant pas comme si personne ne voulait la pourfendre, c'est à dire dénoncer le traité sur l'Union Européenne, le TUE et sans être  ni extrémiste, ni populiste.. Ici 10 mouvements de 7 pays européens à un colloque international sur la dette organisé en Grèce en décembre 2013 ont fait une déclaration commune indiquant leur volonté de dénoncer les traités européens, en avez vous entendu parler ?
De même sur le tafta, où les interlocuteurs n'étaient pas tous d'accord sur les dangers de l'accord,  attention à ce point ou à cet autre, mais personne ne défendait l'idée qu'il ne fallait pas négocier cet accord, c'était le cadre toléré. Pourtant des acteurs existent sur la scène française défendant cette idée. Idem au débat sur Poutine ou la première phrase du modérateur avant de faire intervenir le public: ça aurait été bien que quelqu'un eut défendu le point de vue de Poutine. S'en apercevoir juste à la fin du débat, c'est ballot, non ?  

Ainsi Rousset et Guetta courageux comme des lions pour dire qu'ils se battront pour défendre l'UE mais téméraires comme des poissons rouge pour se confronter à de réels arguments, n'inviteront jamais de vrais contradicteurs...

Gigi Houille


PS:à venir (dès que j'aurai le temps) un article sur le débat sur Poutine notamment où l'on verra l'incroyable irresponsabilité de ces européistes qui poussent sans cesse à la guerre et qui sont sur le deux poids deux mesures à longueur d'argument..

2 commentaires:

  1. Je pense que cet article relaye bien la réalité sur les tribunes de la presse, un débat à sens unique, de la pure propagande. A noter que la question sur l'EPAM (Grèce) concernait aussi l'UPR (France) et qu'évidemment ils ont refusé coûte que coûte d'en parler notamment en demandant immédiatement une autre question au public.

    Le débat sur Poutine était probablement le plus violent et le plus propagandiste.

    A noter que lors du débat sur le régionalisme européen, le seul "opposant" Henri Guaino s'est décommandé pour être remplacer par Jean Quatremer... Là aussi nous avons eu droit à une propagande pro-européenne hors norme et non à un débat.

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    1. merci de l'info sur le débat des régionalismes, je n'ai pu assister à celui-là

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