jeudi 1 janvier 2015

Grèce: "On efface la dette mais sortez de l'euro", etc ...



Avec les élections à venir, de plus en plus de voix se font entendre sur la Grèce et notamment en Allemagne.
Tout d'abord voici la traduction (couci-couça) d'un article du Handelsblatt où on apprend ce qu'en pense Klaus-Peter Willsch qui n'en est pas à sa  première sortie dans ce genre :

Berlin: À la lumière de nouvelles incertitudes politiques en Grèce, le député CDU de Hesse Klaus-Peter Willsch demande d'adopter des mesures pour l'Eurozone. "Les événements montrent qu'on ne peut pas continuer comme ça. Il a été brûlé trop d'argent, il faut mettre fin à ceci" a déclaré le député de la commission économique du Bundestag à Handelsblatt. Plus tard s'obtiendra le projet de loi, et plus cher il sera.
Willsch estime donc que c'est une grosse erreur que de retenir la Grèce à tout prix dans la zone euro. "Seulement si la Grèce quitte l'euro, mais bien sûr, reste membre de l'UE, le pays retournera à respirer», a déclaré le politicien du CDU.
Il serait préférable d'effacer une partie de la dette de la Grèce en contrepartie pour le pays la sortie de l'euro. "Seulement de cette manière sera une nouvelle perspective positive pour la Grèce, la zone euro et pour l'Europe"
Willsch a rappelé à cet égard qu'à la Grèce a été donné ces dernières années près de 240 milliards d'euros de fonds d'aide internationaux. «C'est une première dans l'histoire de la solidarité. » Mais depuis quatre ans et demi, ce fut du temps perdu. La dette est plus élevée que jamais.
Mais encore une fois, la Grèce se porterait mieux que « si le peuple grec comme un seul homme se tennait derrière les mesures de consolidation » a déclaré Willsch. Ils ne le font pas malheureusement. "Au contraire, on recherche des coupables partout, mais où sont-ils réellement : en Grèce elle-même »
Au lieu d'enfin s'attaquer aux problèmes du pays, le pays est également empêtré dans des « luttes politiques internes graves » a ajouté le politicien de la CDU. Et il est vrai : « Peu importe qui gagne l'élection des contrats sont des contrats et doivent être respectés. »


Mais Klaus-Peter Willsch n'est pas le seul à avoir son idée sur la Grèce; Après le "On vous efface la dette mais sortez de l'euro", on a aussi Michael Fucks (CDU) qui en est allé de sa petite remarque  :
« les temps où nous devions sauvé la Grèce sont révolus. Il n'y a plus cette possibilité de chantage. La Grèce n'a plus cette importance systémique pour l'euro »
« Si Tsipras du parti de gauche pense qu'il peut réduire les efforts de réforme et les mesures d'austérité, alors la Troika pourra aussi réduire les crédits pour la Grèce ».

Mais pourtant le chef de l'institut for Economic Research Hans-Werner Sinn a dit au journal Tagesspiegel que l'une des meilleurs options pour la Grèce était une sortie de l'eurozone.
Il a ajouté que « de nouvelles réductions de la dette seront nécessaire encore et encore, à moins que le pays sorte de l'eurozone et dévalue pour retrouver de la compétitivité. »
Mais pour le moment Syriza ne désire pas sortir la Grèce de l'Eurozone et Schauble quelques jours plus tôt prévenait que tout nouveau gouvernement devait respecter ce que les gouvernements précédent avaient signé. Ce ne sont que quelques phrases, mais il y a aussi l'arrêt des aides du FMI, qui, en attendant de connaitre le nouveau gouvernement, ne sont absolument pas des mesures d'intimidation évidemment.

Plus sournoisement la réaction de Moscovici décidément c'est une spécialité des dirigeants français du moment. Notre commissaire européen national dit fièrement :
« C'est la démocratie, ce sont les Grecs qui, librement, vont choisir leur futur dirigeant légitime", un processus qu'il faut "accepter", selon l'ancien ministre de l'Économie. "Je n'ai pas, comme commissaire européen, comme citoyen français, européen, à donner quelconque consigne de vote, à peser sur une élection, insiste-t-il. Il y a une légitimité démocratique qui n'a pas à être contestée" ».
Pour finir en disant:
« Ce que souhaite la commission c'est que le processus électoral débouche sur un choix fait pour des réformes, elles seront nécessaire pour l'économie grecque, et sur un choix pro-européen », affirme-t-il avant de conclure : « Je souhaite, nous souhaitons, que la Grèce reste dans la zone euro, c'est bon pour la zone, c'est bon pour la Grèce. »

Et que ne faisait-il quelques jours plus tôt à Athènes ? Il disait la même chose : 
« Je ne mêle pas du tout de politique grecque, il y a une démocratie » tout en ajoutant : « L'idée d'envisager de ne pas rembourser une dette énorme est suicidaire. Ce n'est pas possible, ça signifierait faire défaut et c'est ce que nous avons cherché à éviter pendant des années, a-t-il encore averti..... ». Et encore: « Ce dont nous avons besoin maintenant, c'est de terminer le programme en cours (...) et je suis persuadé qu'en restant proche les uns des autres, nous pouvons y arriver.. ».
Donc en résumé pour Moscovici c'est "je ne me mêle pas mais ce qu'il faut faire n'est pas ce que propose Syriza". Allez en Grèce pour dire ça, ce n'est effectivement pas s'en mêler ni donner des consignes de vote!

Ces élans de faits et citations venus de dirigeants occidentaux démontrent une chose principalement, la solidarité européenne est un mythe et les pays se considèrent concurrents entre eux. Chacun n'y voit que ses intérêts. Les Allemands, quand ils parlent librement, essaient de garder les créances qui peuvent être sauvées, Moscovici fait ce pour quoi il a été nommé, et le FMI tente de garder sous son emprise le pays afin de finir de le vendre pierre après pierre. On veut donner ci et là une direction à la Grèce non pas pour sauver le pays mais pour sauver un système comateux au détriment des peuples. Alors, que Syriza remporte les élections le 25 janvier est fortement probable, quant à l'application de son programme, entre les jeux de pression de l'UE,  de l'Allemagne, du FMI, nous sommes certains d'une chose, c'est qu'encore beaucoup de gens vont souffrir de cette dictature ultra libérale.

Conseil de lecture sur le sujet, cet article de Jacques Sapir :



Gigi Houille

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